Janvier 2024
Le travail du groupe de recherche de l'AGSAS sur cet atelier et les nombreux retours de celles et ceux qui animent cet atelier auprès de jeunes ou d'adultes amènent à modifier l'appellation.
L'Atelier Psycho-Lévine devient Atelier d'Empathie AGSAS.
Le terme d'empathie rend mieux compte de ce qui se joue dans cet atelier et préciser "AGSAS" permettra de définir ce qu'est l'empathie pour nous.
L'atelier lui-même ne change pas, dans ses principes et son déroulement.
Nos documents seront progressivement mis à jour sur le site de l'Agsas pour intégrer de changement.
Les ateliers d'empathie AGSAS sont centré sur l'identification à l'autre.
Une seule question est posée à laquelle les participants sont invités à répondre par écrit et de façon anonyme :
"Que peut ressentir quelqu'un qui...?"
Leur effet modificateur et apaisant dans les groupes-classe est remarquable par l'empathie qu'ils réveillent et amplifient.
Un observateur candide assistant pour la première fois à un atelier d'empathie AGSAS dirait sans doute qu'il s'agit d'un bref atelier d'écriture invitant les élèves à faire preuve d'empathie.
Il exprimerait sans doute son étonnement à découvrir ces mêmes élèves si attentifs lorsque leur professeur.e donne lecture, à haute voix, de leurs écrits anonymes.
Il serait aussi très surpris de voir les élèves quitter ensuite la classe sans qu'aucun commentaires n'accompagnent leurs paroles.
Et il n'aurait pas tort !
Les ateliers d'empathie AGSAS sont bien des mini ateliers d'écriture qui mettent au travail le regard que l'on porte sur l'autre, sur ce qu'il ressent, éprouve face aux événements de la vie.
En apparence d'une grande simplicité, surtout lorsqu’ils sont conduit par des professionnels formés à la méthode, ces ateliers reposent sur des concepts et un cadre très spécifiques pensés pour développer l'intelligence relationnelle des enfants et des adolescents.
Leur tenue régulière permet aux élèves de mieux comprendre ce qui ce joue pour et entre les personnes sur le plan émotionnel, à affiner leur jugement et à ajuster leurs propres réactions.
À travers ses recherches, sa très grande connaissance du développement de l’enfant Jacques Lévine peut dire que l’enfant, dès qu’il est au monde, s’interroge sur le fonctionnement de ce monde. Il cherche à comprendre « comment c’est, la vie ».
À la suite d’Henri Wallon[1], Jacques Lévine évoque « l’effort que fait l’enfant pour mettre de l’ordre dans le monde » et le plaisir qu’il en retire :
« L’enfant s’interroge constamment, tantôt implicitement tantôt explicitement sur le fonctionnement des relations, sur les modalités du vivre ensemble. Il forme, que ce soit de façon nébuleuse ou structurée, « une représentation de ce qu’est la condition humaine ». Les enfants la fabriquent « naturellement » sans s’en rendre compte et les adultes, sans s’en rendre compte, eux non plus, tantôt les incitent à la fabriquer, tantôt en bloquent l’émergence et empêchent l’enfant de s’installer dans une progrédience féconde »[2] .
Il est important que cette interrogation trouve sa place à l’école, que « le monde de la lecture ne soit pas séparé de la lecture du monde » (formulation due à J.Lévine), sinon les savoirs proposés par l’école sont reçus comme des savoirs seulement livresques et non comme des réponses trouvées par les hommes aux questions et obstacles qu’ils ont rencontrés et rencontrent encore.
C’est donc pour inviter les enfants à toucher aux questions de la vie que Jacques Lévine a crée les Ateliers de Réflexion sur la Condition Humaine (ARCH).
[1] Henri Wallon : philosophe, psychologue, neuropsychiatre, pédagogue (1879-1962), dont J. Lévine fut l’assistant au CNRS.
[2] Jacques Lévine, avec G. Chambard, M. Sillam et D. Gostain, L’enfant philosophe, avenir de l’humanité ? Ateliers AGSAS de réflexion sur la condition humaine (ARCH), ESF, 2008.
Des questions qui interrogent
la façon dont les hommes vivent...
· Que peut ressentir quelqu'un qui vit dans la pauvreté ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui vit dans l'opulence ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui découvre la nature sauvage?
· Que peut ressentir quelqu'un qui est seul ?
· Que peut ressentir un bébé qui commence à marcher ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui vient de fêter ses dix-huit ans ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a terminé un travail difficile ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a tout ce qu'il veut ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui touche sa première paie ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a eu une naissance dans sa famille ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui vieillit ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui ne sait pas utiliser internet ?
Des questions interrogeant les identités singulières
· Que peut ressentir quelqu'un qui ne supporte pas le silence ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui ne parle jamais de ses sentiments
· Que peut ressentir quelqu'un qui a l’impression que ce qu’il sait ne vaut rien ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui découvre qu'il a un don ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui fait de l'insomnie ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui ne supporte pas le bruit ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a du mal à lire ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui découvre qu'il chante bien ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui n’arrive pas à montrer ce dont il est capable ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui est accroc aux jeux vidéo ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui est aveugle ?
Des questions interrogeant les imprévus de la vie
· Que peut ressentir quelqu'un qui se retrouve soudain dans le noir ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui arrive dans un pays inconnu ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a perdu son objet préféré ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a une panne dans le désert ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui a gagné à un jeu ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui doit quitter un endroit où il sentait bien ?
· Que peut ressentir quelqu'un qui ne comprend pas ce qu’on lui demande de faire ?
· Que peut ressentir quelqu'un à qui on a oublié de souhaiter l'anniversaire ?
Les ateliers Psycho-Lévine sont centrés sur les relations interpersonnelles au sein du genre humain.
Après avoir suivi la formation et les avoir pratiqué, Béatrice Venard s'est demandé s'il ne serait pas possible de s'en inspirer pour développer des ateliers d'empathie traitant du rapport de l’humain avec le reste du monde vivant ou même sur les relations au sein du monde vivant ?
Son idée vous intéresse ? Suivez le lien ci-dessous !
Juin 2019...
Je poursuis mon travail de maître chargé de l'aide pédagogique aussi bien que possible...
J'ai mené cette année avec 2 classes de la même école (1CM.1 et 1 CM.2) un certain nombre de séances d'ateliers Psycho-Lévine. J'ai réalisé un petit bilan avec ces deux classes, en leur demandant par écrit ce qui leur avait plu, déplu, les sujets qui les avaient intéressés à quoi servait selon eux ce dispositif...
J'ai pu "exploiter " les réponses concernant ce qui leur avait plu et à quoi cela peut servir.
Voici leurs réponses.
- Entendre ce que pensent les autres. Découvrir les sentiments des camarades sur les questions posées.
- Écrire et être lu sans que les autres sachent que c’est nous qui avons écrit. Dire les choses qu’on pense sans que les autres se moquent.
- Apprendre comment faire pour aider une personne.
-Travailler ensemble.
- Répondre aux questions. Les questions étaient intéressantes.
-Parler sur des sujets différents et concerner tout le monde.
-Savoir qu’on peut devenir psychologue et aider ses camarades.
-Réfléchir à des questions auxquelles on ne pense pas forcément.
-Comprendre les personnes
-Parler sur les différences
-Ressentir les émotions des autres. (dans différentes situations)
-Donner son avis. Chacun dit ce qu’il veut.
-« Ça m’a fait du bien »
-Travailler en autonomie
-Être libre d’écrire ce qu’on veut.
-Même si on n’écrit rien on aura cherché une réponse.
-D’entendre ce que certaines personnes pensaient. J’ai pu comprendre que j’ai pu faire des choses mal.
-A aider les enfants avec leurs problèmes
-A découvrir ce que pensent les autres. A connaitre le ressenti des autres.
-A s’exprimer.
-A pouvoir aider les autres personnes.
-A apprendre des choses.
-A s’exprimer sur soi-même.
-A parler de ses problèmes.
-A apprendre ce qu’on ne doit pas faire.
-A faire en vrai ce qu’on a écrit.
-A se mettre à la place des personnes.
-A comprendre les gens et ne pas faire les mêmes erreurs.
-Se rendre compte de ce que l‘on fait (si c’est bien ou mal)
-A mieux s’entendre avec les autres.
-A apprendre à aider les personnes mais sans être psychologue.
-Ressentir les émotions des autres et comprendre comment il peut réagir.
-Savoir s’entraider, savoir communiquer.
-A être gentil avec les autres
-A donner son avis.
-A aider ma classe et moi.
-A « faire du raisonnement » et à être moins violent.-A être poli et respectueux.
-A se remettre en question et faire les choses mieux à l’avenir.