Attention : dans cet article, nombreux divulgâchages sur le dernier 007 !
C’est peu dire que Mourir peut attendre apporte une conclusion percutante et inattendue à la
version « Daniel Craig » des aventures de James Bond. Mais en prenant un peu de recul, cet épisode parachève également l’identité particulière ce cycle, en résonance avec son
époque.
Que nous sommes loin du temps où le 007 de Roger Moore, icône d’un Occident sûr de lui-même, de ses valeurs et de sa suprématie, sauvait le
monde avec une déconcertante facilité frisant l’auto-parodie, laissant ses adversaires bien en peine de lui infliger la moindre éraflure ! Les Bond suivants (Timothy Dalton, Pierce Brosnan)
ont incarné un 007 davantage mis en difficulté, tout en conservant les marqueurs incontournables de la série : touches d’humour distancié, menace planétaire conjurée, mort du
« méchant » et destruction spectaculaire de sa base - dont 007 s’évade, immanquablement, avec la femme qui partagera son champagne (voire directement son lit) à la fin du film.
Prenant un virage plus sombre, le cycle Daniel Craig montre un héros atteint par la brutalité du monde (et de son métier) jusqu’à écorner le
mythe, à l’image des conclusions de ses épisodes...